Il est possible de supprimer l'effet du  couplage spin­spin en utilisant une technique appelée « découplage ». L'action du découplage revient à masquer la présence d'un groupe de protons donné, par ex. les protons He dans la figure "La molécule d'éthylbenzène". Tout se passe alors comme si les protons He étaient absents ! Pour ce faire, une séquence d'impulsions de découplage doit être appliquée à la fréquence de résonance fe des protons He, provoquant ainsi un changement permanent de l'orientation du moment magnétique de ces protons. Pour le spectre illustré dans la figure "Spectre proton de l'éthylbenzène", la fréquence de découplage serait de 1,25 ppm au­dessus du pic TMS.

 Les impulsions de découplage sont plus longues et moins puissantes que les impulsions d'excitation. La figure "Expérience de découplage" ci-­dessous illustre une expérience de découplage tandis que la figure "Spectre d'éthylbenzène avec homodécouplage" illustre le spectre découplé. Le quadruplet CH₂ s'est transformé en  singulet. Les spectroscopistes parlent alors de coalescence du quadruplet en singulet. De plus, la surface située sous le singulet doit être égale à celle du quadruplet d'origine (comparer les hauteurs relatives des pics de CH₂ et du noyau benzénique dans les deux figures). Le signal induit par le groupe CH₃ à 1,25 ppm est éliminé par les impulsions de découplage et est donc absent du spectre découplé .

L'expérience décrite ci-­dessus est un exemple de découplage homonucléaire dans lequel le même isotope, à savoir ¹H, est observé et découplé.  Il y a découplage hétéronucléaire quand l'isotope observé est différent de celui qui est découplé. Dans le chapitre La RMN du carbone-13 avec découplage des protons du présent manuel, une expérience de découplage hétéronucléaire dans laquelle le carbone-13 est observé et ¹H découplé est décrite. La gamme de spectromètres AVANCE équipée de cartes de générations de fréquences de type SGU permet de mener à bien des types d’expériences extrêmement complexes en fonction du nombre de canaux disponibles. Un spectromètre à 4 canaux peut être utilisé pour observer un noyau et en découpler trois autres. Avec jusqu’à huit canaux indépendants, l’étendue des expériences possibles est presque illimitée. A l’heure actuelle, la limitation n’est pas tant due à la génération d’impulsions d’excitation et de découplage RF mais à la transmission de ces impulsions à l’échantillon via les sondes de mesure et, dans une certaine mesure, via les préamplificateurs. La configuration de l'aiguillage des signaux RF de l'expérience à exécuter s'effectue par la commande « edasp ».

Pour de plus amples informations, voir le manuel « Commandes et paramètres d'acquisition » (P/N H9775SA3).